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HOMogênE
14 juin 2010

Entre humour, outrance, empathie et santé publique, l'action des Soeurs de la Perpétuelle Indulgence

Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence, intervenantes militantes sur les sujets de sexualitébeaucoup de monde dans les rues de Bordeaux pour honorer la 15ème édition de la Gay Pride en ce samedi 12 mai. 3 "religieuses" qui semblaient sortir d'un film de Fellini en étaient les guest stars. 3 des 31 Soeurs du couvent de la Perpétuelle Indulgence qui, au-delà de leur apparence provocante, jouent un véritable rôle de prévention et de réflexion pour enrayer les risques du VIH et se déplacent, partout, pour animer, mais aussi écouter et conseiller sans juger, les détresses et les demandes.

Soeur Pandora, Soeur Lysistrata et Soeur Lucinya sont venues de Paris conviées pour participer à la Marche des fiertés, autre appellation de la Gay Pride et autre LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres et Transexuels). Qui se cachent derrière ces noms et cette allure déjantée et haut perchée n'est pas le propos. Ces trois "drôles de dames" cultivent volontairement l'anonymat derrière leur maquillage et leur accoutrement à cornettes (compter 1h 30 pour parvenir au résultat final). Et si elles sont là pour se montrer, s'exhiber et créer l'ambiance, c'est pour autre chose que la satisfaction de leur ego. Le happening est le moyen qu'elles ont choisi pour toucher le plus grand nombre et porter "un message fort d'estime de soi et de respect d'autrui, fondé sur la promulgation de la joie multiverselle, l'expiation de la culpabilité stigmatisante et la lutte contre le sida et l'homophobie".

Des folles pas si folles
L'ordre des "Soeurs de la Perpétuelle Indulgence" est né à San Francisco au début des années 80 d'un groupe de militants homosexuels. Depuis, partout dans le monde des Couvents se sont ouverts, Paris  fait partie de la liste depuis 1991, Bordeaux  en a eu un, mais il n'est plus actif. Le fonctionnement de cet ordre atypique n'est finalement pas si éloigné des modèles dont il s'inspire et détourne puisqu'il s'articule sur l'aide et l'empathie de son "prochain". Comme les vraies, les soeurs font des voeux et s'engagent à aider leur communauté et la société entière à lutter contre les exclusions, à prôner la tolérance, la non-violence et la paix, à lutter contre le sida en apportant "leur aide charitable". L'argent récolté est redistribué à d'autres associations (aide aux malades du Sida, prévention-éducation...)

Un relâchement inquiétant, surtout chez les jeunes
A tous et partout, elles répandent des messages de prévention par la 
promotion du sexe sans risque. Ce qui n'est pas une sinécure en ces temps où les précautions se relâchent et où l'apparition des trithérapies a banalisé la maladie. Et un constat inquiétant, les jeunes qui sont nés dans une société où le SIDA s'est installé, ne mesurent pas ses dangers, voire les ignorent ou s'en moquent. Pandora, Lysistrata, Lucinya & co n'ont pas fini de choquer pour faire réfléchir et changer les habitudes dans la joie et l'esprit de fête, même si elles sont souvent confrontées à la souffrance humaine. Elles commencent, d'ailleurs, à intervenir sur invitation de certaines collectivités conscientes de l'intérêt de leur approche, notamment auprès des jeunes auxquels elles savent s'adresser sans faux-semblants, dans la générosité et l'ouverture d'esprit qui sont les leurs, sans occulter les réalités. De vraies "nonnes" de choc que leurs  consoeurs, Thérésa et  Emmanuelle, n'auraient sans aucun doute pas désavouées.


 Isabelle Camus journaliste 

 

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